À la Découverte des Ergs et des Tassilis Oubliés - Admer, Tihodaïne, Ifedeniouene

Départ de Paris pour Alger, où vous serez accueillis par le charme de la capitale algérienne. Après l'accomplissement des formalités d'obtention de visa à l'aéroport d'Alger, nous prendrons un vol à destination de Djanet. Arrivée à Djanet aux environs de 01h30 dans la nuit du J1 au J2, vous serez transférés vers votre hôtel pour une nuitée bien méritée. Profitez du confort et de l'hospitalité locale pour vous reposer avant le début de votre aventure saharienne.

Par défaut, nous proposons des voyages au départ de Paris. Cependant, vous pouvez profiter de tous les vols en direction d’Alger au départ d’un grand nombre de villes européennes. Les vols internationaux et domestiques ne sont pas inclus dans notre proposition, mais nous pouvons vous aider à les organiser sur simple demande.

Nous quittons Djanet en direction de l’Erg Admer. La ville est nichée dans un repli au pied de la grande falaise du Tassili N’Ajjer, un spectacle naturel impressionnant qui domine paisiblement le paysage. Les dunes blondes de l’erg se développent sous forme d’un ruban, barrant notre chemin vers l’ouest et nous invitant à suivre leur tracé sinueux. Nous longeons ces dunes majestueuses pour atteindre les confins du Tafassasset, une région où le désert semble s'étendre à l'infini.

Devant nous se dresse la montagne de Tazat, une formation imposante qui marque la région volcanique de l’Adrar Ajjer. Son profil robuste et ses tonalités minérales contrastent avec la douceur des sables. Une lentille de dunes nous accueille pour la nuit, offrant un abri naturel contre les vents du désert. Nous nous installons dans les dunes d’In Abaro, où le silence n'est troublé que par le murmure du vent sur le sable. Les couleurs du coucher de soleil transforment les dunes en une mer dorée, et les étoiles commencent à scintiller dans le ciel nocturne. C'est ici, dans ce cadre paisible et isolé, que nous passons la nuit, enveloppés par la tranquillité et la beauté sauvage du désert.

Nous poursuivons notre pérégrination à travers de vastes environnements sahariens. Les horizons sont lointains, et la barrière des Ajjer est désormais derrière nous. Au loin, une nouvelle auréole de lumière se dessine : l'erg Tihodaïne. L'Erg Tihodaïne est emblématique dans l’imaginaire des Sahariens. Situé entre Djanet et Illizi, le long du versant nord-ouest du Tassili N’Ajjer, il se distingue par sa forme presque ronde et couvre une superficie d'environ 1000 km² avec un diamètre d'environ 45 km. Ce site est particulièrement connu pour ses nombreux tombeaux funéraires datant de la période néolithique, faisant de lui un lieu captivant pour les passionnés d'histoire ancienne. Au cœur de cet erg se dresse un petit massif montagneux, ajoutant une touche unique à ce paysage désertique. L'Erg Tihodaïne est entouré de paysages spectaculaires, et la région est riche en gisements archéologiques, incluant des sites acheuléens qui attestent de la présence humaine ancienne dans cette zone. Nous prenons le temps de nous promener dans cet univers singulier, où chaque dune et chaque formation rocheuse murmurent des récits du passé. Nous établissons notre bivouac dans cet écrin de dunes, profitant du silence et de la paix du désert, un moment de sérénité et de connexion avec la nature.

Au petit matin, nous profitons des belles lumières dans les dunes de l’erg. Les rayons du soleil levant colorent le sable d'une douce lueur dorée, créant un spectacle naturel enchanteur. Nous reprenons nos voitures pour une courte étape qui nous emmène dans le chaos de sables et de roches de Tin Batoulet. Ce labyrinthe de grès érodés, sculpté par l’eau, le vent et le temps, abrite des sites de peintures rupestres magnifiques. Chaque recoin révèle des traces d'une histoire ancienne, gravées sur les parois rocheuses par les peuples qui ont traversé ces terres.
Nous consacrons du temps à flâner dans cet univers si particulier, où chaque formation rocheuse raconte une histoire. Le silence du désert n'est interrompu que par le murmure du vent, créant une ambiance presque mystique. Nous établissons notre bivouac dans cet environnement, entourés d'une beauté sauvage et préservée. Sous le ciel étoilé, nous partageons des histoires et des moments de convivialité autour d’un feu de camp. La nuit dans le désert offre une sérénité unique, où se mêlent la magie des étoiles et le calme de la nature.

Nous consacrons notre journée à la découverte du Tassili Ifedeniouene. Dans cet immense labyrinthe de grès et de sable se cachent une multitude de sites rupestres, témoins silencieux d'un passé lointain. Les forêts de pierre sont impressionnantes et dessinent des formes fantasmagoriques, sculptées par l'érosion et le temps. Nous prenons le temps de nous balader à pied, en toute tranquillité, explorant chaque recoin de ce paysage à la fois étrange et captivant.

En fin de journée, nous établissons notre bivouac dans un endroit merveilleux, loin de l’agitation du monde. Le désert, avec son silence paisible, nous enveloppe tandis que le soleil se couche, teintant les pierres d'une lueur dorée.

L'art rupestre du Tassili n'Ajjer a été révélé au monde en 1909 par le capitaine Cortier, qui a signalé la première découverte de cet art préhistorique. Par la suite, d'autres explorateurs comme Lanney, Conrad Kilian et Bernard ont également fait des découvertes, mais c'est dans les années 1930 que l'importance de ce centre saharien d'art préhistorique a commencé à être comprise, grâce aux découvertes d'un autre militaire, le capitaine Brenans.

Depuis la Mission de Henri Lhote et de son équipe en 1956, chargée de réaliser un relevé complet de l'ensemble rupestre, l'art du Tassili a acquis une renommée mondiale bien méritée. Ces peintures, dont les plus anciennes remontent à l'époque des débuts de la domestication, couvrent une période de plus de 7000 ans, certaines étant sub-actuelles.

La variété des sujets et surtout des styles révèle la présence de différents groupes artistiques, géographiquement localisés et associés à certaines faunes, avec des types spéciaux de personnages et d'armes. Ces groupes artistiques, ou "écoles", reflètent sans doute des groupes ethniques concrets, limités spatialement et situés chronologiquement, possédant des traditions artistiques et des fonds symboliques distincts. La classification et la chronologie de ces écoles s'établissent d'après divers critères formels, tels que les techniques d'exécution, les styles, les superpositions, les patines, ainsi que les thèmes figurés comme les types physiques des personnages, les faunes et les armes.

Ces peintures et gravures rupestres témoignent de la présence de populations nombreuses et d'une faune variée, indiquant des périodes passées plus humides.

Nous quittons le Tassili Ifedeniouene pour approcher un vaste sillon qui marque la liaison entre le tassili gréseux et la région volcanique de l'Adrar Ajjer. Le contraste est saisissant entre les roches brunes sédimentaires, témoignant de millénaires d'érosion, et les basaltes noirs de ce volcanisme très localisé. En chemin, nous observons les subtiles transitions géologiques qui témoignent de l'histoire complexe de cette région, chaque couche de roche racontant une partie du passé tumultueux de ces terres.

Progressivement, nous atteignons la plaine d’Afara puis Tasset puis où nous passerons la nuit. La plaine, avec ses vastes étendues ouvertes et ses horizons infinis, offre un cadre paisible pour notre bivouac. Alors que le soleil se couche à l'horizon, la lumière dorée enveloppe le paysage, créant une ambiance sereine et apaisante. Les ombres s'allongent et les contours des roches se découpent dans la pénombre, ajoutant une dimension presque mystique à ce décor naturel.

La région des Ajjer abrite une faune riche, bien que souvent nocturne. Parmi les carnivores, on trouve des hyènes rayées, des chacals dont les glapissements résonnent souvent dans la nuit, des renards, des fennecs, des chats sauvages (Felis sylvestris), ainsi que le guépard, bien que ce dernier soit devenu rare.

Les rongeurs sont bien représentés dans cette région, avec des espèces telles que les lièvres, les écureuils, les goundis, les gerboises et les gerbilles. On peut également observer leurs voisins, les damans. Parmi les autres animaux, on trouve des porcs-épics (Hystrix cristata), des hérissons et des singes comme les patas et les cynocéphales.

Les gazelles, malheureusement, sont devenues rares en raison de la chasse intensive.

La diversité reptilienne est remarquable, incluant différentes espèces de couleuvres comme la Moïla et la Schockari, ainsi que des vipères, notamment la Vipera cerastes (ou vipère des sables) et la Cerastes cerastes (connue sous le nom de vipère à cornes). De nombreux reptiles, dont des dobs (Uromastix), des agames et des varans, peuplent également cette région.

Les scorpions peuvent être fréquents, surtout pendant les périodes les plus chaudes de l'année.

Enfin, l'avifaune est relativement abondante dans cette région. On peut observer des corbeaux, des faucons, des hiboux, des tourterelles et des guêpiers, ainsi qu'un grand nombre de passereaux européens ou africains, souvent dotés d'un plumage très coloré.

Après le petit-déjeuner, nous contournons l'Adrar Ajjer pour atteindre le gros village de Bordj El Haouas, également connu sous le nom de Zawatalaz, anciennement appelé Fort Gardel. C'est de ce lieu qu'une partie des Touaregs des Ajjer était autrefois fixée. Nous retrouvons ensuite la route qui relie le sud de l'Algérie à Illizi, avant de continuer vers le nord du pays. Cette route historique, traversant des paysages variés, nous offre un aperçu de la diversité géologique et culturelle de la région.

Nous longeons le Tassili en direction d'Essendilène, une gorge magnifique célèbre pour ses pièces d'eau, ou gueltas. Ces formations naturelles, mises en lumière par le roman de Roger Frison-Roche, "Le rendez-vous d'Essendilène", ajoutent une touche de mystère et de beauté à notre périple. Ces gueltas, oasis de vie dans l'aridité du désert, sont des havres de paix où l'eau et la roche se rencontrent pour créer un paysage d'une beauté envoûtante.

Dans "Le Rendez-vous d'Essendilène" de Roger Frison-Roche, Nicole, une jeune femme déterminée, se lance à la recherche de son fiancé, Roland, un officier français disparu dans le Sahara. Ce roman d'aventure explore les thèmes de l'amour, de la solitude, de l'honneur, et de la détermination face aux défis d'un environnement désertique hostile.

Le Sahara, et particulièrement la région du Tassili n'Ajjer, est décrit comme un personnage à part entière, à la fois magnifique et dangereux. Les paysages désertiques, avec leurs dunes infinies et leurs formations rocheuses spectaculaires, offrent un décor saisissant pour cette quête. Le récit alterne entre les perspectives de Nicole, Roland, et Tallit, une Touarègue, offrant une immersion dans la vie locale et les interactions entre les militaires français et les populations autochtones.

Ce roman est une ode à la passion pour le Sahara, où chaque détail met en valeur la beauté et la rudesse de ce désert, faisant de cette quête un voyage inoubliable à travers l'un des environnements les plus hostiles et fascinants de la planète.

Nous reprenons la route pour atteindre Djanet, la perle des Ajjer. Nous arrivons en milieu d'après-midi, et à notre arrivée, une bonne douche nous attend pour nous rafraîchir après cette longue route à travers le désert.

Revigorés, nous partons ensuite à la découverte de la capitale des Ajjer. Nous explorons ses ruelles pittoresques, où chaque coin révèle un pan de la riche histoire locale, et nous nous plongeons dans l'ambiance animée de son marché emblématique. Ici, la culture touareg se déploie dans toute sa splendeur à travers les couleurs vives, les tissus artisanaux et les objets traditionnels qui attirent le regard et évoquent l'artisanat local.

Après un dernier dîner, savourant les délices locaux une dernière fois, nous nous dirigeons vers l’aéroport aux alentours de 22h30.

C'est avec l’esprit rempli de souvenirs inoubliables de notre aventure saharienne que nous quittons cette terre de contrastes et de merveilles, emportant avec nous la magie de ces paysages désertiques et la chaleur de ses habitants.